Bourse/Finance
22/04/25
Assurance-vie : Le Private Equity s'impose comme une référence
Longtemps réservé aux investisseurs institutionnels et aux grandes fortunes, le private equity s'impose désormais dans les contrats d'assurance-vie accessibles au grand public.
Cette démocratisation suscite à la fois enthousiasme et prudence : avec des rendements historiques moyens de 13 % par an pour les investisseurs institutionnels selon France Invest, le secteur est attractif, mais les produits destinés aux particuliers sont nettement moins généreux.
Rendements contrastés pour les particuliers
Selon une étude conjointe de France Invest et Quantalys, les fonds de private equity proposés en assurance-vie grand public affichent une performance annuelle moyenne de 5,5 %. Les fonds spécifiquement proposés en unités de compte atteignent quant à eux 5,8 %. Toutefois, derrière ces moyennes se cachent d'importantes disparités selon les stratégies d'investissement adoptées.
Les fonds dits d'equity direct (participation directe au capital d’entreprises non cotées), représentant 17 % du marché, offrent un rendement moyen limité à 3,6 % par an pour la période allant de 2013 à 2022. À l’opposé, les fonds d'infrastructure, plus performants, affichent une moyenne annuelle de 6,7 %. Les stratégies diversifiées suivent de près, tandis que l'equity indirect, représentant environ 20 % des encours, génère un rendement moyen de 5,9 %. La dette privée, plus prudente, rapporte en moyenne 4,3 % nets par an.
Attention à la sélection des fonds
La qualité du gestionnaire a un impact significatif sur la performance des fonds. L’étude montre que les rendements peuvent varier considérablement : les 25 % des fonds les moins performants génèrent seulement 2,8 % par an, tandis que ceux du troisième quartile peuvent atteindre 6,7 %.
Par ailleurs, les rendements annoncés par les gestionnaires, généralement compris entre 6 % et 9 %, restent difficiles à atteindre, même pour les meilleurs produits. Toutefois, le private equity se distingue avantageusement par rapport à d’autres investissements illiquides tels que les SCPI, qui affichent un rendement moyen de 4,5 % selon l’ASPIM.
Focus sur les nouveaux fonds « evergreen »
Cette étude exclut cependant les FIP et FCPI, pointés du doigt par l'AMF pour leurs mauvaises performances nettes. Selon l’autorité de régulation, les TRI médians des FIP et FCPI étaient respectivement de -2,4 % et -1,1 %.
En revanche, les fonds dits « evergreen » ou perpétuels, caractérisés par l'absence de date limite de clôture et une meilleure liquidité, émergent avec des rendements prometteurs. Ces véhicules affichent une performance annuelle moyenne de 5,8 %. Représentant désormais deux tiers des encours, ces fonds evergreen séduisent particulièrement les particuliers grâce à leur compatibilité avec les contraintes des enveloppes assurantielles.
Un marché en pleine expansion
Cette dynamique s’accélère avec la loi Industrie verte de 2024, imposant aux assurances-vie et aux PER en gestion pilotée d’intégrer une part significative de private equity. Le résultat ne s'est pas fait attendre : la collecte auprès du grand public sur le marché du non coté a augmenté de 29 % en un an, atteignant 2,665 milliards d'euros. Dans le même temps, l’offre s’est enrichie de manière significative, passant de 89 à 117 fonds accessibles aux épargnants particuliers.
Cette démocratisation offre de réelles opportunités, mais exige des investisseurs une sélection attentive afin de naviguer efficacement dans un univers complexe où performances et risques coexistent étroitement.